Cancer du poumon
Les cancers broncho-pulmonaires se situent au 2ème rang des cancers les plus fréquents chez l'homme en France, avec 33 438 nouveaux cas estimés en 2023, et au 3ème rang chez la femme avec 19 339 cas.1 Ils touchent plus d'hommes que de femmes mais sont en progression chez les femmes.1 L'âge médian du diagnostic est de 70 ans chez l'homme et 68 ans chez la femme.1
Quelques chiffres en France1

Il touche chaque année
plus de 52 000 personnes

2ème cancer le plus fréquent chez l’homme, après celui de la prostate

3ème cancer le plus fréquent chez la femme, après celui du sein et le cancer colorectal

Il a été responsable de plus de 30 000 décès en 2021.
Facteurs de risque

Le tabagisme actif et passif
La consommation de tabac est la principale cause de cancer du poumon, responsable d’environ 80 % de tous les cas.1 Les trois autres facteurs de risques sont :
- Les expositions professionnelles
- Les pollutions environnementales
- Les antécédents personnels et familiaux
Depuis 1990, les taux d’incidence comme de mortalité féminines sont en forte progression, phénomène essentiellement lié à l’augmentation de la consommation tabagique des femmes.2

Il existe deux groupes principaux de cancer du poumon4 :
- Le cancer bronchique à petites cellules (CBPC), qui représente environ 15 % des cancers du poumon sur le plan mondial
- Le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC), qui représente environ 85 % des cancers du poumon sur le plan mondial.
Le CBPC :
- Lésions pulmonaires endocriniennes
- Progression rapide
- Nécrose extensive et métastases courantes
- Petites tumeurs difficiles à voir par radiographie
Le CBNPC :
Classification histologique :
- Carcinome à cellules squameuses (SCC) : se développe à partir des cellules tapissant les voies respiratoires
- Adénocarcinome : se développe à partir des cellules productrices de mucus
- Carcinome à grandes cellules : grandes cellules rondes, tumeurs de 2,5 à 4 cm de largeur.
Lors d'une suspiscion de cancer du poumon, si la radiographie reste le premier examen à envisager, un certain nombre d'examens complémentaires permettent d'affiner le diagnostic différentiel.
Une biopsie est réalisée, puis analysée, mais des examens sanguins sont aussi possibles, pour rechercher les biomarqueurs évoquant ces deux types de cancers.
Analyse de la biopsie
Adénocarcinome

Napsin A (MRQ-60) Mouse Monoclonal Primary Antibody

Thyroïd Transcription Factor-1 (SP 141) Rabbit Monoclonal Primary Antibody
Carcinome épidermoïde

p40 (BC28) Mouse Monoclonal Primary Antibody

Cytokeratin 5/6 (D5/16B4) Mouse Monoclonal Primary Antibody
Biomarqueurs sanguins à rechercher dans l'aide au diagnostic différentiel du cancer du poumon5-14


La fusion (ou translocation)
Les cellules cancéreuses sont caractérisées par une prolifération anarchique, car elles ont perdu la capacité à contrôler leur prolifération à cause d’altérations dans certains gènes.
Parmi ces altérations figure la translocation du gène ALK, où une portion du gène est déplacée et fusionne avec un autre gène, entraînant une prolifération incontrôlée des cellules cancéreuses.
Bien que rare, cette fusion est systématiquement recherchée en cas de diagnostic du cancer du poumon ; on parle alors de cancer du poumon ALK-positif, et sa détection peut donner accès à une thérapie qui ciblera spécifiquement cette anomalie.
Dans certains cancers bronchiques non à petites cellules, c'est le gène ROS1 qui est altéré suite à une translocation chromosomique. Sa détection permet également de proposer une thérapie ciblée.
Comment rechercher les fusions ?
1 - L'immunohistochimie (IHC)
Réalisée à partir d'une biopsie, cette technique permet de visualiser au microscope les protéines surexprimées dans un échantillon de tumeur. Ce test est réalisé en première intention.
2 - La technique FISH (hybridation in situ en fluorescence)
Permet de confirmer la positivité d'un tests d'IHC, de visualiser et d'énumérer les cellules cancéreuses concernées
3 - Le séquençage de nouvelle génération (NGS)
Cette technique de biologie moléculaire permet d’identifier certains de ces réarrangements, et donne ainsi accès au patient à une thérapie ciblée
Les mutations EGFR
Le récepteur au facteur de croissance épidermique (EGFR) est une glycoprotéine transmembranaire. Il appartient à la famille des récepteurs à tyrosine kinases qui jouent un rôle majeur dans la transduction du signal cellulaire. La mutation du gène EGFR aboutit à une surexpression de la protéine EGFR et conduit à une survie accrue des cellules tumorales, à leur prolifération et à l’apparition d’un phénotype métastatique.15-16
Les cellules tumorales porteuses de mutations de l’EGFR sont très sensibles aux thérapies ciblées, et il est donc indispensable de chercher cette mutation génétique pour orienter la décision thérapeutique.
Et s'il est impossible de faire une biopsie tissulaire ?
Si la biopsie tissulaire est l'examen standard pour la caractérisation de la tumeur, c'est une procédure invasive, qui est non réalisable dans 18 % des cas.17
On procède alors à une biopsie liquide, un simple examen sanguin, par lequel il est recherché l'ADN tumoral circulant (ADNct) de la tumeur, ainsi que les cellules tumorales circulantes (CTC).


* ADNct = ADN circulant

Le diagnostic au service de la prise en charge thérapeutique
La prise en charge thérapeutique du cancer du poumon peut être personnalisée en fonction :
- du type de cancer du poumon (CBNPC ou CBPC)
- du stade (de I à IV selon la progression de la maladie)

http://oncologik.fr/referentiels/dsrc/cancer-bronchique-a-petites-cellules : référence de bonnes pratiques cliniques pluridisciplinaires des réseaux régionaux de cancérologie de Bourgogne-Franche-Comté (OncoBFC), du Grand Est (NEON) et d'Île-de-France (ONCORIF), en tenant compte des recommandations et règlementations nationales- Juillet 2022 - consulté le1er février 2024

Après la fin des traitements
Le suivi est adapté à chaque cas, régulier, et réalisé à vie par un spécialiste (pneumologue, cancérologue, chirurgien) en lien avec le médecin traitant :
- radiographie et scanner pour détecter une éventuelle rechute le plus rapidement possible ;
- suivi des marqueurs sanguins révélateurs d'un cancer du poumon : CEA, CYFRA 21-1, NSE, ProGRP, SCC ;
- préservation de la qualité de vie ;
- identification et traitement des potentiels effets secondaires ultérieurement ;
- encouragement à l’arrêt du tabac.
De plus, l’ensemble des médecins (spécialistes, médecin traitant…) continuent à s'informer mutuellement des résultats des examens du suivi.
Pour aller plus loin







Références :
- Panorama des cancers en France édition 2024, Institut National du Cancer, disponible à l'adresse suivante : https://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Panorama-des-cancers-en-France-edition-2024 (dernière consultation : 21/01/2025)
- Le cancer du poumon, Institut national du cancer, disponible à l'adresse : https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Les-chiffres-du-cancer-en-France/Epidemiologie-des-cancers/Les-cancers-les-plus-frequents/Cancer-du-poumon (dernière consultation : 11/2024)
- Cancer du poumon, World Health Organisation, disponible à l'adresse suivante : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/lung-cancer#:~:text=Le%20cancer%20du%20poumon%20est,85%20%25%20de%20tous%20les%20cas. (dernier accès : 11/2024)
- Le cancer du poumon, Institut Curie, disponible à l'adresse suivante : https://curie.fr/dossier-pedagogique/plusieurs-types-de-cancers-du-poumon (dernière consultation : 11/2024)
- Fiche technique Elecsys CEA pour cobas e 411, e 601 et e 602, v 26.0, 01/2025
- Fiche technique Elecsys CEA pour cobas e 402 et e 801, v 7.0, 04/2024,
- Fiche technique Elecsys NSE pour cobas e 411, e 601 et e 602, v 18.0, 06/2024
- Fiche technique Elecsys NSE pour cobas e 402 et e 801, v 6.0, 10/2023
- Fiche technique Elecsys proGRP pour cobas e 411, e 601 et e 602, v 2.0, 07/2024
- Fiche technique Elecsys proGRP pour cobas e 402 et e 801, v 4.0, 01/2022
- Fiche technique Elecsys CYFRA 21-1 pour cobas e 411, e 601 et e 602, v 24.0, 10/2024
- Fiche technique Elecsys CYFRA 21-1 pour cobas e 402 et e 801, v 9.0, 03/2024
- Fiche technique Elecsys SCC pour cobas e 411, e 601 et e 602, v 6.0, 11/2024
- Fiche technique Elecsys SCC pour cobas e 402 et e 801, v 5.0, 11/2021
- Rapport "Mutations de l’EGFR dans le cancer du poumon : mise en évidence d’une cible moléculaire permettant un accès spécifique aux thérapies ciblées", INCa, Boulogne-Billancourt, février 2010, disponible à l'adresse : https://www.e-cancer.fr/content/download/63418/570653/file/RAPMUTEGFR10.pdf (dernière consultation : 11/2024)
- S. Peters - Rôle de l'EGFR dans le CPNPC, Rev Med Suisse 2009 ; 5 : 1096-101. Disponible à l'adresse suivante : https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2009/revue-medicale-suisse-204/role-de-l-egfr-dans-le-cancer-pulmonaire-non-a-petites-cellules ( Dernier accès : 11/2024)
- Rapport 2023 "Patients atteints d'un cancer bronchique non à petites cellules", Institut National du Cancer, , disponible à l'adresse : https://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Patients-atteints-d-un-cancer-bronchique-non-a-petites-cellules-indications-des-tests-moleculaires-en-vue-de-la-prescription-de-traitements-de-precision (dernière consultation : 11/2024)
Les produits associés au panel cancer du poumon sont des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro.
Consultez les manuels d’utilisation ou fiches techniques spécifiques à chacun pour plus d’information.
MC-FR-02780 - 01/2025
Les tests Roche Diagnostics pour le cancer du poumon


